lundi 26 septembre 2016

La créature étrange qui vivait sous terre - Rafadam

Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)

Une histoire d'horreur... 🎃 un creepypasta


Le vieux Doumerques était mort dans sa maison du 15 rue des Intermondes dans des conditions obscures. Et du jour au lendemain un homme d'aspect répugnant y avait élu domicile.

La première fois qu'on l'a vu en public, c'était au bar de la Grand Place. Il est entré sans rien dire, pas même bonjour. Il s'est assis à une table et on l'a tous regardé. Il dégageait une odeur de renfermé. Sa panse ronde débordait sur ses hanches en d'immondes bourlés. Son marcel jauni présentait des tâches et des trous en divers endroits... Le barman s'est levé pour lui dire de partir, mais il s'est arrêté en chemin, écœuré par l'homme.

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L'inconnu a détourné son regard de la carte et relevé la tête. Ses yeux partaient chacun d'un côté, de sa bouche putride sortirent deux mots à peine articulés : « Une... bière » Le barman est reparti préparer la pinte.
Puis mon voisin de table a rompu le silence pesant : « Vous venez d'où ? » qu'il a dit
Mais l'homme répugnant n'a rien répondu. Il plongeait son doigt dodu et crasseux dans son nez en forme de fraise. Il en a ressortait des crottes grosses comme de larves, suscitant l’écœurement général. Tous détournèrent le regard, sauf moi, qui le vit étaler ces larves nasales le long de son bermuda pouilleux.

créature étrange mi homme mi monstreJe fus pris d’écœurement d'abord, puis d'une soudaine envie de frapper cet homme, de l'expulser du village, de l'envoyer sous terre, loin des hommes, loin de nos familles.
Le serveur est revenu avec une bière bien fraîche. Normalement, il servait une tapas en accompagnement... Il a posé la bière et il est retourné derrière son comptoir, tout aussi indisposé que nous autres. L'inconnu q rien dit, pas même merci, et il a descendu sa bière d'une seule traite.
Après quoi il a déposé une pièce sur la table et il est sorti.

On avait plus envie de parler nous autres, on a continué à boire en silence, plein de dégoût. Le serveur a fini par débarrasser la table de l'homme répugnant, avec des gants de cuisine. Il a regardé la pièce que l'inconnu avait laissé et il a dit : « Sa pièce est pas d'ici... »
Je me levai et constatai à mon tour que la monnaie ne ressemblait à rien de connu.

Deux jours plus tard, il y eut le marché aux fruits et légumes. On avait presque oublié cette étrange rencontre... Mais l'homme réapparut aux dernières lueurs du jour. Il se servait dans les cagettes des fruits invendus... Il remplissait des sacs plastiques de pêches farineuses et abîmées, parfois rongées par les insectes. Les marchands laissaient faire tout en contenant leur colère et leur répugnance. 

Qui était cet homme ? D'où venait-il ? Comment était-il parvenu chez nous ? Était-ce seulement un homme ?

Au village, dans les bars et les foyers, on a commencé à parler que de ça, de l'homme répugnant. Tous avaient eu à faire à lui d'une manière ou d'une autre. Chacun voulait le voir partir. Les mères défendaient aux enfants d'approcher sa maison. Certains pères de famille évoquaient déjà l'expulsion. Le maire se contentait d'écouter, tout habitué qu'il était à ne pas bouger le petit doigt. Moi je restai stoïque, même si j'avais déjà un plan en tête.
Avec des camarades, on a commencé à observer ses allés et venues. Des journées entières s'écoulaient sans qu'on le voit sortir de chez lui. Un jour enfin, on l'a surpris à partir et on a profité de son absence pour s'introduire dans la maison délabrée.
maison hantée créature étrange

J'ai forcé l'entrée. Des effluves de moisissures et d'humidité nous arrêtèrent dans notre élan. Nous étions su le pas de la porte, chamboulés par l'odeur putride qui irritaient nos narines. J'ai mis mon nez dans mon t-shirt et j'ai franchi le seuil., suivi de près par les autres.
Dans le faisceau lumineux de nos torches, la poussière se mêlait à la crasse... j'ai aperçu des blattes sur les tables et les commodes. Aucune lumière naturelle ne se glissait entre les planches qui condamnaient les fenêtres... aucun homme n'aurait pu vivre dans un tel lieu, parmi l'obscurité et la vermine.
« Allez voir les autres pièces » que j'ai dit aux autres. Pour ma part, je suis descendu au sous sol. L'escalier qui y menait semblait interminable et j'ai manqué de tomber deux fois. Arrivé au fond, je n'ai rien vu qu'un amoncellement de vieux meubles et un ramassis d'antiquité sans grande valeur.
J'ai déplacé ma lampe d'un coin à l'autre de la cave. A chaque fois la lumière buttait sur un mur ou un objet... sauf en un point, où elle semblait se perdre à l'infini. Je me suis avancé vers ce point et, après après avoir déplacé plusieurs chaises empilées, j'ai compris qu'il y avait là un tunnel...
J'ai entendu du mouvement à l'étage.
« Psiii le gars revient... cache toi ! »
J'ai éteint ma lampe et je suis resté là, à prêter l'oreille. J'ai attendu, peut être deux ou trois minutes, puis j'ai entendu les planches du parquet craquer... et puis plus rien... jusqu'à ce qu'un cri glauque me sorte de ma léthargie, suivi de près par le bruit d'un corps à corps.
J'allai monter à l'étage quand quelqu'un dégringola dans l'escalier. J'ai rallumé ma lampe en vitesse, maladroitement, et j'ai vu l'homme répugnant, inerte, étalé sur les dernières marches de tout son long. Il était mort.
En haut des marches se trouvaient les trois assassins, mes amis.
On est resté plantés là comme des cons pendant un moment.
« Faut se débarrasser du corps » a dit l'un des nôtres. Alors les trois sont descendus jusqu'à moi.
« Comment qu'on fait ?» a demandé l'un d'eux.
Moi j'ai réfléchi très fort et j'ai dit : « On fait rien... rien du tout... on le laisse là... cet homme a fait une mauvaise chute... pas étonnant avec l'obscurité qui règne ! »
« Ouais, qu'à dit mon pote, t'as raison... » et puis les gars allaient repartir comme si de rien était. Mais j'en ai retenu un par le bras et je leur ai montré le tunnel... 
histoire d'horreur monstre


Ni une ni deux, on y est entré. La curiosité étreignait nos cœurs. On oubliait presque le meurtre qui venait d'avoir lieu.
Le tunnel était étroit et bas de plafond, mais il allait en s'élargissant et en descendant toujours plus profondément dans la croûte terrestre. 

Combien de temps nous avons marché ? Impossible à dire, si ce n'est que nous avions mal aux genoux. Le tunnel serpentait en de sinueux couloirs. Parfois il fallait franchir des crevasses. La curiosité nous portait toujours plus loin. Elle annihilait la peur, la claustrophobie, tout...
On est arrivé dans une caverne avec de l'eau et des stalactites. On a nagé pour arriver sur l'autre rive. L'eau était gelée. Le tunnel continuait et on s'est enfoncé des heures durant, sans se soucier de rien... et puis on a entendu des voix. Pas des voix articulées, plutôt des bruits gutturaux ; On eut dit des batraciens. Nous avons éteint nos lampes car le bout du tunnel était éclairé. On s'est approché à pas feutrés, lentement, mètre après mètre, puis on a continué en rampant, jusqu'au bord d'un précipice.
Une échelle permettait d'accéder à une grande salle, dix ou quinze mètres en contrebas... on s'est penché un peu plus et c'est là qu'on les a vu : une horde d'hommes répugnants qui festoyaient en je ne sais quel honneur.

On est resté à les observer longtemps, fascinés par ce spectacle surnaturel et odieux. Qui étaient-ils ces êtres répugnants ? Que voulaient-ils ? L'un des gars a tapé sur mon épaule pour que je décroche. Fallait pas rester. On est reparti donc, sans rien dire de tout le chemin, mais au fond de nous on savait qu'on reviendrait plus nombreux... qu'on leur ferait la peau... et dans un accès de lucidité, tandis j'échafaudai un plan pour se débarrasser de ceux qui vivaient sous terre, j'ai compris que nous étions en passe de devenir nous aussi des hommes répugnants.

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