Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)
Une histoire d'horreur... 🎃 un creepypasta
Le
vieux Doumerques était mort dans sa maison du 15 rue des Intermondes
dans des conditions obscures. Et du jour au lendemain un homme
d'aspect répugnant y avait élu domicile.
La
première fois qu'on l'a vu en public, c'était au bar de la Grand
Place. Il est entré sans rien dire, pas même bonjour. Il s'est
assis à une table et on l'a tous regardé. Il dégageait une odeur
de renfermé. Sa panse ronde débordait sur ses hanches en d'immondes
bourlés. Son marcel jauni présentait des tâches et des trous en
divers endroits... Le barman s'est levé pour lui dire de partir,
mais il s'est arrêté en chemin, écœuré par l'homme.
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L'inconnu
a détourné son regard de la carte et relevé la tête. Ses yeux
partaient chacun d'un côté, de sa bouche putride sortirent deux
mots à peine articulés : « Une... bière »
Le barman est reparti préparer la pinte.
Puis
mon voisin de table a rompu le silence pesant : « Vous
venez d'où ? » qu'il a dit
Mais
l'homme répugnant n'a rien répondu. Il plongeait son doigt dodu et
crasseux dans son nez en forme de fraise. Il en a ressortait des
crottes grosses comme de larves, suscitant l’écœurement général.
Tous détournèrent le regard, sauf moi, qui le vit étaler ces
larves nasales le long de son bermuda pouilleux.

Le
serveur est revenu avec une bière bien fraîche. Normalement, il
servait une tapas en accompagnement... Il a posé la bière et il est
retourné derrière son comptoir, tout aussi indisposé que nous
autres. L'inconnu q rien dit, pas même merci, et il a descendu sa
bière d'une seule traite.
Après
quoi il a déposé une pièce sur la table et il est sorti.
On
avait plus envie de parler nous autres, on a continué à boire en
silence, plein de dégoût. Le serveur a fini par débarrasser la
table de l'homme répugnant, avec des gants de cuisine. Il a regardé
la pièce que l'inconnu avait laissé et il a dit : « Sa
pièce est pas d'ici... »
Je
me levai et constatai à mon tour que la monnaie ne ressemblait à
rien de connu.
Deux
jours plus tard, il y eut le marché aux fruits et légumes. On avait
presque oublié cette étrange rencontre... Mais l'homme réapparut
aux dernières lueurs du jour. Il se servait dans les cagettes des
fruits invendus... Il remplissait des sacs plastiques de pêches
farineuses et abîmées, parfois rongées par les insectes. Les
marchands laissaient faire tout en contenant leur colère et leur
répugnance.
Qui était cet homme ? D'où venait-il ?
Comment était-il parvenu chez nous ? Était-ce seulement un
homme ?
Au
village, dans les bars et les foyers, on a commencé à parler que de
ça, de l'homme répugnant. Tous avaient eu à faire à lui d'une
manière ou d'une autre. Chacun voulait le voir partir. Les mères
défendaient aux enfants d'approcher sa maison. Certains pères de
famille évoquaient déjà l'expulsion. Le maire se contentait
d'écouter, tout habitué qu'il était à ne pas bouger le petit
doigt. Moi je restai stoïque, même si j'avais déjà un plan en
tête.
Avec
des camarades, on a commencé à observer ses allés et venues. Des
journées entières s'écoulaient sans qu'on le voit sortir de chez
lui. Un jour enfin, on l'a surpris à partir et on a profité de son
absence pour s'introduire dans la maison délabrée.
J'ai
forcé l'entrée. Des effluves de moisissures et d'humidité nous
arrêtèrent dans notre élan. Nous étions su le pas de la porte,
chamboulés par l'odeur putride qui irritaient nos narines. J'ai mis
mon nez dans mon t-shirt et j'ai franchi le seuil., suivi de près
par les autres.
Dans
le faisceau lumineux de nos torches, la poussière se mêlait à la
crasse... j'ai aperçu des blattes sur les tables et les commodes.
Aucune lumière naturelle ne se glissait entre les planches qui
condamnaient les fenêtres... aucun homme n'aurait pu vivre dans un
tel lieu, parmi l'obscurité et la vermine.
« Allez
voir les autres pièces » que j'ai dit aux autres. Pour ma
part, je suis descendu au sous sol. L'escalier qui y menait semblait
interminable et j'ai manqué de tomber deux fois. Arrivé au fond, je
n'ai rien vu qu'un amoncellement de vieux meubles et un ramassis
d'antiquité sans grande valeur.
J'ai
déplacé ma lampe d'un coin à l'autre de la cave. A chaque fois la
lumière buttait sur un mur ou un objet... sauf en un point, où elle
semblait se perdre à l'infini. Je me suis avancé vers ce point et,
après après avoir déplacé plusieurs chaises empilées, j'ai
compris qu'il y avait là un tunnel...
J'ai
entendu du mouvement à l'étage.
« Psiii
le gars revient... cache toi ! »
J'ai
éteint ma lampe et je suis resté là, à prêter l'oreille. J'ai
attendu, peut être deux ou trois minutes, puis j'ai entendu les
planches du parquet craquer... et puis plus rien... jusqu'à ce qu'un
cri glauque me sorte de ma léthargie, suivi de près par le bruit
d'un corps à corps.
J'allai
monter à l'étage quand quelqu'un dégringola dans l'escalier. J'ai
rallumé ma lampe en vitesse, maladroitement, et j'ai vu l'homme
répugnant, inerte, étalé sur les dernières marches de tout son
long. Il était mort.
En
haut des marches se trouvaient les trois assassins, mes amis.
On
est resté plantés là comme des cons pendant un moment.
« Faut
se débarrasser du corps » a dit l'un des nôtres. Alors
les trois sont descendus jusqu'à moi.
« Comment
qu'on fait ?» a demandé l'un d'eux.
Moi
j'ai réfléchi très fort et j'ai dit : « On fait
rien... rien du tout... on le laisse là... cet homme a fait une
mauvaise chute... pas étonnant avec l'obscurité qui règne ! »
« Ouais,
qu'à dit mon pote, t'as raison... » et puis les gars
allaient repartir comme si de rien était. Mais j'en ai retenu un par
le bras et je leur ai montré le tunnel...
Ni
une ni deux, on y est entré. La curiosité étreignait nos cœurs.
On oubliait presque le meurtre qui venait d'avoir lieu.
Le
tunnel était étroit et bas de plafond, mais il allait en
s'élargissant et en descendant toujours plus profondément dans la
croûte terrestre.
Combien de temps nous avons marché ?
Impossible à dire, si ce n'est que nous avions mal aux genoux. Le
tunnel serpentait en de sinueux couloirs. Parfois il fallait franchir
des crevasses. La curiosité nous portait toujours plus loin. Elle
annihilait la peur, la claustrophobie, tout...
On
est arrivé dans une caverne avec de l'eau et des stalactites. On a
nagé pour arriver sur l'autre rive. L'eau était gelée. Le tunnel
continuait et on s'est enfoncé des heures durant, sans se soucier de
rien... et puis on a entendu des voix. Pas des voix articulées,
plutôt des bruits gutturaux ; On eut dit des batraciens. Nous
avons éteint nos lampes car le
bout du tunnel était éclairé. On s'est approché à pas feutrés,
lentement, mètre après mètre, puis on a continué en rampant,
jusqu'au bord d'un précipice.
Une
échelle permettait d'accéder à une grande salle, dix ou quinze
mètres en contrebas... on s'est penché un peu plus et c'est là
qu'on les a vu : une horde d'hommes répugnants qui festoyaient
en je ne sais quel honneur.
On
est resté à les observer longtemps, fascinés par ce spectacle
surnaturel et odieux. Qui étaient-ils ces êtres répugnants ?
Que voulaient-ils ? L'un des gars a tapé sur mon épaule
pour que je décroche. Fallait pas rester. On est reparti donc, sans
rien dire de tout le chemin, mais au fond de nous on savait qu'on
reviendrait plus nombreux... qu'on leur ferait la peau... et dans un
accès de lucidité, tandis j'échafaudai un plan pour se débarrasser
de ceux qui vivaient sous terre, j'ai compris que nous étions en
passe de devenir nous aussi des hommes répugnants.
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