mercredi 28 septembre 2016

Une histoire qui fait peur : La légende du loup-garou des Alpes

Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)

Une histoire d'horreur et de lycanthropie


Un cri strident s’élève dans la nuit. Léon se réveille en sursaut et jette un coup d’oeil par sa fenêtre. On voit un sentier éclairé par la Lune, qui part dans la forêt. Il y a du mouvement dans la neige. La curiosité prend l’ascendant sur la peur et le pousse hors de son lit : il sort une lampe torche à la main et pointe le faisceau lumineux vers le sentier. C’est là qu’il la voit, la bête, avec ses grands yeux jaunes et ses griffes immenses. Elle le regarde. Léon manque de tourner de l’oeil.

Réveillés par le cri, d’autres villageois ouvrent leurs volets. La bête prend alors un corps entre ses mâchoires et disparait dans la forêt enneigée.



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Le lendemain, il y a foule au départ du sentier. Des badauds sont attroupés autour d’une grande tâche de sang, bien visible dans la neige. Parmi eux se trouve Léon. Le maire arrive sur place, tente de rassurer avec ses « du calme mes amis, du calme » et ouvre l’enquête. L’inquiétude se lit sur tous les visages. On procède au recensement et on constate que la petite Gertrude manque à l’appel. Léon fait alors le rapprochement avec ce qu’il a vu la veille et raconte tout aux autres. L’inquiétude laisse place à l’effroi.
Devant un tel cas de figure, le maire fait monter la garde aux abords du sentier et autour du village. Mais on ne voit rien d’anormal. Deux semaines se passent et l’enquête s’enlise. Aucune trace de la bête; on ne retrouve pas le corps de la petite Gertrude. On tente d’oublier, de faire le deuil…

Mais un soir, tandis que le soleil disparait derrière les hautes montagnes, Léon revient de balade par le sentier et y croise un inconnu. Arrivé à son niveau, l’homme ôte son chapeau par politesse et dévoile deux grands yeux jaunes, identiques à ceux de la bête aperçue jadis au même endroit. Léon est submergé par le souvenir effrayant de cette nuit-là… Il décide de suivre l’individu à bonne distance, dans l’obscurité grandissante.
Après une heure de marche, l’homme intrigant arrive devant une grotte. Léon attend, planqué derrière des fourrés. Sa vue s’habitue à l’obscurité, si bien qu’il peut distinguer des restes d’os, éparpillés par-ci, par-là. Son effroi et sa curiosité n’en sont que plus grands.

Minuit sonne et le ciel se découvre. Léon grelotte, tapi depuis des heures. Mais sa patience finit par payer car l’homme ressort et vient se poster sur un rocher bien éclairé par la Lune devenue jaune. Les yeux écarquillés, Léon assiste à la transformation la plus surnaturelle de sa vie de Montagnard : d’abord les oreilles qui s’allongent et se recouvrent de longs poils, puis c’est au tour de la bouche et du nez, qui forment une gueule pleine de dents acérées, longues de quinze centimètres au moins; enfin les jambes et le buste triplent de volume. L’homme devenu monstre s’élance dans la nuit noire…

Léon ne se dégonfle pas et arrive à suivre la bête à travers les sapins, mais celle-ci accélère et il finit par la perdre de vue. Le loup-garou rôde près du village, en quête d’une proie facile.
Carla et Maëlle, deux jeunes filles insouciantes, discutent sur le chemin qui part dans la forêt… Léon arrive sur les lieux et aperçoit de nouveau la bête, cachée derrière l’un des arbres qui bordent le sentier, prête à bondir tous crocs dehors. 
 
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Mais alors que Léon s’apprête à avertir les deux ados, le vent tourne et apporte son odeur aux narines du loup-garou. Ce dernier est coupé dans son élan. Intrigué, il use de son flair et prend en chasse Léon, qu’il finit par faire tomber d’un coup de patte. À terre, impuissant, le vieux Montagnard implore la bête et au cours d’un bref échange de regards, celle-ci reconnait celui qu’elle a si aimablement salué quelques heures plus tôt. En désespoir de cause, Léon se redresse sur son séant et tente d’amadouer le gentilhomme qui sommeille en la bête…
Mais cette nuit-là, dans le vent glacial des monts impassibles, tandis que Carla et Maëlle revenaient tranquillement de leur balade nocturne, on entendit un cri horrible, celui d’un homme agonisant, victime du loup-garou des Alpes.

L’histoire du Loup-garou des Alpes fut transmise de génération en génération, ce qui a donné un proverbe très populaire dans la région : 

On peut bien émouvoir le coeur d’un homme, mais on ne peut émouvoir celui de la bête.



lundi 26 septembre 2016

Une histoire extraordinaire : Le mystérieux manuscrit de la Zone 51

Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)


Une histoire de Science Fiction 👽
découverte zone 51




2024 : L’Agence Spatiale Européenne lance PLATO, un programme pour repérer des exopla­nètes, c’est-à-dire des planètes en dehors de notre système solaire.



2050 : La Terre est en proie à la surpopulation, à la pollution, au manque d’eau et aux guerres. Les États se disputent de maigres ressources. Côté science, on essaye des greffes bioniques sur des blessés de guerre et on repère enfin une exoplanète habitable.



2420 : Premières colonisations spatiales...



2016 : On retrouve un manuscrit étrange dans la Zone 51... en  voici un extrait...


Je vis sur l’exoTerre originelle. J’appartiens aux premières générations de colons terriens. Je n’ai pas de nom, mais un numéro de série que je vous épar­gnerai. Je suis potentialisé à plus de 75 %, c’est-à-dire que mes jambes, mes bras et une partie de mon crâne ont été mécanisés.

La société dans laquelle je vis est très hiérarchisée : plus vous montez sur l’échelle du pouvoir, plus vous devenez une machine. Les entités gouvernementales sont dirigées par des potentialisés 100 % : des machines humaines, dont le cerveau baigne dans un bocal de cristal rempli de formol, sorte de relique souvenir d’un état humain trépassé. Ceux-là sont sénateurs ou congressistes. Chaque année, un président est élu au tirage au sort parmi les poten­tialisés 100 %



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Parlons de moi à nouveau. J’ai fait la Polytech­nê, la plus prestigieuse école technico-scientifique de l’univers connu. J’y ai appris 24 langues, dont 10 dialectes anciens, ainsi que les sciences. Mon cerveau est équipé du Wi-Fi interplanétaire et d’une carte mémoire dont la capacité de stockage dépasse l’en­tendement. Je suis aujourd’hui chargé de recherche pour l’ACI : l’Agence de Colonisation Intergalac­tique.

Pourquoi coloniser d’autres planètes ? Pour trouver des matières premières et créer de l’électricité. Nos corps mécanisés absorbent beaucoup d’énergie, surtout les potentialisés 100 %. Leur immortali­té coûte cher. Mon espérance de vie à moi est de 500 ans, dans l’état actuel de la médecine cellulaire. 
D’ici 500 ans, j’ai bon espoir que mes promotions successives me rendent immortel. Mon cœur est une pompe dernière génération, garantie à vie. Mais tout le monde ne peut pas se payer un tel luxe.
Au bas de l’échelle sociale, on trouve les mécanisés 25 % (jambes ou bras artificiels). Comme eux, je dois me nourrir à la main. Je consomme surtout du glucose pour alimenter le cerveau. Les potentialisés 100 % n’ont besoin que de courant électrique.

Dans 10 jours, je pars pour Exo24, située à 15 années-lumière de l’exoTerre originelle. Ma mission consistera à cartographier ses cours d’eau pour l’im­plantation de centrales hydrauliques. Je prendrai éventuellement contact avec les populations locales.

5 jours plus tard...


découverte extraterrestreJ’ai lu le rapport de l’ACI sur Exo24 : présence d’eau confirmée. Selon le satellite Hubble, il y aurait de puissants fleuves. Je pars avec un apprenti dont je suis le mentor : un potentialisé 65 %. Si je suis satisfait de lui ; je vanterai ses mérites, de sorte que l’agence pourrait lui financer une greffe de cœur ar­tificiel dernière génération. 

Le jour du départ, je chargerai cinq malles de vivres, pour le cerveau et les quelques organes humains qu’il nous reste. Mes jambes et mes bras s’ali­mentent seuls en énergie, du fait de leurs mouvements mécaniques. J’emmène aussi une batterie de rechange pour le cœur, au cas où...
Temps de trajet estimé à 2 jours. La majorité du voyage se fait par téléportation, grâce aux boîtes brevetées et commercialisées par la SNCT (Société Nationale des Chemins de Téléportation). Si Exo24 est propice à la colonisation, nous y installerons une autre boîte de téléportation.

Un mot sur mon apprenti : il appartient à la 2ème génération de colons. On doit s’arrêter à 3 générations, pour éviter la surpopulation. L’immortalisation des individus rend la reproduction presque inutile. La reproduction se fait d’ailleurs in vitro, la sexualité ayant été interdite. Notre histoire judiciaire compte cependant des cas d’accouplements entre couches sociales : un mécanisé 25 % avec un po­tentialisé 65 % par exemple. Mais la mécanisation a de toute manière inhibé le désir sexuel et à partir de 75 % vous obtenez l’immunité hormonale : c’est-à-dire que vous ne ressentez plus aucun désir sexuel.

Jour J.


Nous partons, enfin. J’espère trouver des autoch­tones. J’ai fait une mise à jour sur les connaissances des civilisations éteintes. Mon œil gauche est équipé d’un rétroprojecteur et du pack Nanosoft (commer­cialisé par l’entreprise qui a racheté Microsoft, Apple et SAP il y a de ça bien longtemps).
homme du futurLe décollage s’est bien passé et je profite du trajet pour projeter devant moi les résultats de mes re­cherches. Mon apprenti en était tout ému. J’ai ar­bitrairement classé la documentation en trois ca­tégories : civilisations de primates et d’hominidés, civilisations d’araignées et de fourmis, civilisations reptiliennes. J’ai évalué à plus de 65 % la probabilité d’entrer en contact avec une civilisation humanisée. Mes prévisions se basent entre autres sur l’historique des 23 colonisations précédentes : 2 exoplanètes étaient dominées par des espèces de types fourmi-araignée, 3 de type reptilien, 15 de type hominidé et 3 étaient à l’état bactérien.

Compte rendu de la mission


La mission a mal tourné. Dès notre arrivée, nous sommes allés cartographier le relief. Tout allait assez bien, mais mon détecteur de chaleur a signalé une présence après 9 kilomètres de marche. Un groupe d’hominidés nous a suivis, pour finalement nous faire prisonniers.
J’ai tenté de parler au chef, mais leur langage était fort complexe. Mon apprenti semblait plus préoccupé par la plus jeune femme du clan. Il n’avait d’yeux que pour elle, ce qui ne semblait pas réciproque (le regard de la jeune femme trahissait même sa répu­gnance à la vue de nos corps robotisés). Il m’a avoué avoir été foudroyé du regard ; autrement dit, il en est tombé amoureux, ce qui m’a surpris puis m’a laissé insensible pour des raisons déjà évoquées. Je pensais que c’était là le simple effet de l’exotisme et que cette humeur était passagère. Mais pas du tout, car quand j’ai exposé mon plan pour s’enfuir, l’apprenti a pris une mine grave.
histoire de science fiction

J’ai dû partir seul à la tombée de la nuit ; mais ça a pris une sale tournure quand j’ai dû me débarrasser de deux autochtones qui montaient la garde près de notre navette spatiale. Le bruit des corps-à-corps a attiré l’attention des autres et j’ai dû décoller à toute vitesse.


Dans 3 jours, je reviendrai avec des renforts. D’ici là, j’espère qu’ils n’auront pas tué mon apprenti. Peut-être trouveront-ils en lui une trace d’humanité, derrière sa carcasse de fils et d’acier. Qui sait ?


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5 citations & proverbes chinois sur le bonheur - Rafadam



Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)


La sagesse chinoise est fameuse pour ses proverbes, ses sentences et ses maximes courtes qui, en quelques mots, disent l'essentiel de l'existence humaine et de la vie. En somme, tout l'inverse d'une certaine tradition occidentale, qui après Socrate, a eu tendance à se répandre en de longs essais et d'interminables discours pour réduire la vie à des systèmes de pensées tous plus vains les uns que les autres. Exception faite bien sûr pour certains penseurs, comme Nietzsche, qui ne fonctionnaient pas par systèmes, mais par fragments de pensées. Bref, ne tombons pas nous même dans la réthorique et présentons ces 5 citations et proverbes chinois...

1. La joie est en tout, il faut savoir l'extraire - Confucius


Que nous dit ce proverbe. Simplement de prêter attention à tout ce qui nous entoure, y compris les petites choses insignifiantes : un bon café, un rayon de soleil, une sieste, une rencontre, une balade dans un parc... tous ces petits rien contiennent de la joie. Il faut s'y arrêter, en prendre conscience et se dire que le bonheur c'est simplement la somme de ces petites joies qu'on extrait de toute part.


2. Celui qui sait se contenter sera toujours content – Lao Tseu

Similaire au précédent proverbe. Echo aux leçons de Baloo dans le livre de la jungle, il faut savoir se satisfaire du nécessaire. Contente toi de ce que tu as : si tu as un toit, de quoi manger, que t'es en bonne santé, que t'as de la famille, des amis, c'est déjà plus que suffisant. Pas besoin de gloire, de richesses superflues, d'une notoriété à la noix... celle ou celui qui reporte son bonheur à demain sera toujours malheureux. Le bonheur, maintenant et ici. Et Lao Tseu va même jusqu'à dire que le bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur... le fameux Yin et Yang chinois.

3. J'étais furieux de n'avoir pas de souliers ; alors j'ai rencontré un homme qui n'avait pas de pieds, et je me suis trouvé content de mon sort – Mong Tseu


Ici c'est Mong Tseu qui parle et qui nous invite à relativiser. Quel que soit le motif de ta complainte, tu trouveras toujours matière à dédramatiser et pondérer tes soucis. Et tant que la mort ou la maladie ne menacent pas ta famille ou ta vie, tu n'as aucune raison vraiment sérieuse d'être malheureux. Ici les souliers que Mong Tseu n'a pas représentent le bien matériel, la possession, bref tout ce que tu n'as pas et que tu pourrais désirer : de l'argent, une maison, des voitures... le conseil est simple : ne conditionne pas ton bonheur au matérialisme. Le bonheur ne réside pas dans une paire de soulier ou une chose, c'est un état d'esprit capable de relativer.

Autre maxime proche de celle là, celle de Tou-Fou, qui dit ceci : Une chanson là bas... c'est un mendiant. Puisqu'il chante, ce vieillard qui n'a jamais rien possédé, pourquoi gémis-tu, toi qui a de si beaux souvenirs ?

4. Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas bien – Proverbe chinois


proverbes et citations sur le bonheurLe bonheur et le bruit sont incompatibles. Ici le bruit c'est l'ambition, la médiatisation, le commérage, la gloire et les honneurs. Ce proverbe rappelle un proverbe français : vivons heureux, vivons cachés... loin du bruit de la ville, de ses salons mondains et des potins. On peut aussi faire une interprétation terre à terre du proverbe : le bruit s'oppose alors au calme, à la paix intérieure et à la sérennité, essentiels pour accéder au bonheur. J'ai pointé du doigt la philosophie occidentale en introduction, mais écontons ce qu'avait à dire Pascal sur nos premiers philosophes : « On ne s'imagine Platon ou Aristote qu'avec de grandes robes de pédants (pédants ça qualifie des mecs qui se la pètent). C'étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et quand, ils ne se sont pas divertis à faire leur Lois et Leur Politique, ils l'ont fait en se jouant ; c'était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie, la plus philosophe était de vivre simplement et tranquilement. » Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien. Restons simples et tranquilles les petits potes.

5. Le bonheur accompagne la vertu et le malheur s'attache au vice, comme l'ombre suit le corps et comme l'écho répond à la voix – Chou-King


citations sur la vieÇa se paresserait presque de commentaire, mais Chou-King nous rappelle ici que bonheur et vertu ne font qu'un, que tu ne peux pas être heureux si tu te fais du mal ou si tu en fais aux autres ; parmi les vertus on trouve le bien, le bon, le juste mais aussi la persévérance, la patience, l'honnêteté, la solidarité et toutes les déclinaisons que chacun connait intuitivement, comme s'abonner à ma chaîne, vertu suprême, tremplin vers un bonheur immédiat et éternel. Parmi les vices, on trouve notamment l'avarice, la jalousie, la colère, l'hypocrisie, l'orgeuil et toutes les émotions dictées par une forme de peur ou une émotion négative.


Voilà c'est tout pour aujourd'hui. Le bonheur est un thème sans bornes, sur lequel méditer des heures. Interprétez vous même ces petits proverbes qui payent pas de mine : à chaque âge et dans n'importe quelle situation, ils auront toujours une once de sagesse à vous apporter. J'espère que ce petit hors série philosophique vous a plu. 







La créature étrange qui vivait sous terre - Rafadam

Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)

Une histoire d'horreur... 🎃 un creepypasta


Le vieux Doumerques était mort dans sa maison du 15 rue des Intermondes dans des conditions obscures. Et du jour au lendemain un homme d'aspect répugnant y avait élu domicile.

La première fois qu'on l'a vu en public, c'était au bar de la Grand Place. Il est entré sans rien dire, pas même bonjour. Il s'est assis à une table et on l'a tous regardé. Il dégageait une odeur de renfermé. Sa panse ronde débordait sur ses hanches en d'immondes bourlés. Son marcel jauni présentait des tâches et des trous en divers endroits... Le barman s'est levé pour lui dire de partir, mais il s'est arrêté en chemin, écœuré par l'homme.

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L'inconnu a détourné son regard de la carte et relevé la tête. Ses yeux partaient chacun d'un côté, de sa bouche putride sortirent deux mots à peine articulés : « Une... bière » Le barman est reparti préparer la pinte.
Puis mon voisin de table a rompu le silence pesant : « Vous venez d'où ? » qu'il a dit
Mais l'homme répugnant n'a rien répondu. Il plongeait son doigt dodu et crasseux dans son nez en forme de fraise. Il en a ressortait des crottes grosses comme de larves, suscitant l’écœurement général. Tous détournèrent le regard, sauf moi, qui le vit étaler ces larves nasales le long de son bermuda pouilleux.

créature étrange mi homme mi monstreJe fus pris d’écœurement d'abord, puis d'une soudaine envie de frapper cet homme, de l'expulser du village, de l'envoyer sous terre, loin des hommes, loin de nos familles.
Le serveur est revenu avec une bière bien fraîche. Normalement, il servait une tapas en accompagnement... Il a posé la bière et il est retourné derrière son comptoir, tout aussi indisposé que nous autres. L'inconnu q rien dit, pas même merci, et il a descendu sa bière d'une seule traite.
Après quoi il a déposé une pièce sur la table et il est sorti.

On avait plus envie de parler nous autres, on a continué à boire en silence, plein de dégoût. Le serveur a fini par débarrasser la table de l'homme répugnant, avec des gants de cuisine. Il a regardé la pièce que l'inconnu avait laissé et il a dit : « Sa pièce est pas d'ici... »
Je me levai et constatai à mon tour que la monnaie ne ressemblait à rien de connu.

Deux jours plus tard, il y eut le marché aux fruits et légumes. On avait presque oublié cette étrange rencontre... Mais l'homme réapparut aux dernières lueurs du jour. Il se servait dans les cagettes des fruits invendus... Il remplissait des sacs plastiques de pêches farineuses et abîmées, parfois rongées par les insectes. Les marchands laissaient faire tout en contenant leur colère et leur répugnance. 

Qui était cet homme ? D'où venait-il ? Comment était-il parvenu chez nous ? Était-ce seulement un homme ?

Au village, dans les bars et les foyers, on a commencé à parler que de ça, de l'homme répugnant. Tous avaient eu à faire à lui d'une manière ou d'une autre. Chacun voulait le voir partir. Les mères défendaient aux enfants d'approcher sa maison. Certains pères de famille évoquaient déjà l'expulsion. Le maire se contentait d'écouter, tout habitué qu'il était à ne pas bouger le petit doigt. Moi je restai stoïque, même si j'avais déjà un plan en tête.
Avec des camarades, on a commencé à observer ses allés et venues. Des journées entières s'écoulaient sans qu'on le voit sortir de chez lui. Un jour enfin, on l'a surpris à partir et on a profité de son absence pour s'introduire dans la maison délabrée.
maison hantée créature étrange

J'ai forcé l'entrée. Des effluves de moisissures et d'humidité nous arrêtèrent dans notre élan. Nous étions su le pas de la porte, chamboulés par l'odeur putride qui irritaient nos narines. J'ai mis mon nez dans mon t-shirt et j'ai franchi le seuil., suivi de près par les autres.
Dans le faisceau lumineux de nos torches, la poussière se mêlait à la crasse... j'ai aperçu des blattes sur les tables et les commodes. Aucune lumière naturelle ne se glissait entre les planches qui condamnaient les fenêtres... aucun homme n'aurait pu vivre dans un tel lieu, parmi l'obscurité et la vermine.
« Allez voir les autres pièces » que j'ai dit aux autres. Pour ma part, je suis descendu au sous sol. L'escalier qui y menait semblait interminable et j'ai manqué de tomber deux fois. Arrivé au fond, je n'ai rien vu qu'un amoncellement de vieux meubles et un ramassis d'antiquité sans grande valeur.
J'ai déplacé ma lampe d'un coin à l'autre de la cave. A chaque fois la lumière buttait sur un mur ou un objet... sauf en un point, où elle semblait se perdre à l'infini. Je me suis avancé vers ce point et, après après avoir déplacé plusieurs chaises empilées, j'ai compris qu'il y avait là un tunnel...
J'ai entendu du mouvement à l'étage.
« Psiii le gars revient... cache toi ! »
J'ai éteint ma lampe et je suis resté là, à prêter l'oreille. J'ai attendu, peut être deux ou trois minutes, puis j'ai entendu les planches du parquet craquer... et puis plus rien... jusqu'à ce qu'un cri glauque me sorte de ma léthargie, suivi de près par le bruit d'un corps à corps.
J'allai monter à l'étage quand quelqu'un dégringola dans l'escalier. J'ai rallumé ma lampe en vitesse, maladroitement, et j'ai vu l'homme répugnant, inerte, étalé sur les dernières marches de tout son long. Il était mort.
En haut des marches se trouvaient les trois assassins, mes amis.
On est resté plantés là comme des cons pendant un moment.
« Faut se débarrasser du corps » a dit l'un des nôtres. Alors les trois sont descendus jusqu'à moi.
« Comment qu'on fait ?» a demandé l'un d'eux.
Moi j'ai réfléchi très fort et j'ai dit : « On fait rien... rien du tout... on le laisse là... cet homme a fait une mauvaise chute... pas étonnant avec l'obscurité qui règne ! »
« Ouais, qu'à dit mon pote, t'as raison... » et puis les gars allaient repartir comme si de rien était. Mais j'en ai retenu un par le bras et je leur ai montré le tunnel... 
histoire d'horreur monstre


Ni une ni deux, on y est entré. La curiosité étreignait nos cœurs. On oubliait presque le meurtre qui venait d'avoir lieu.
Le tunnel était étroit et bas de plafond, mais il allait en s'élargissant et en descendant toujours plus profondément dans la croûte terrestre. 

Combien de temps nous avons marché ? Impossible à dire, si ce n'est que nous avions mal aux genoux. Le tunnel serpentait en de sinueux couloirs. Parfois il fallait franchir des crevasses. La curiosité nous portait toujours plus loin. Elle annihilait la peur, la claustrophobie, tout...
On est arrivé dans une caverne avec de l'eau et des stalactites. On a nagé pour arriver sur l'autre rive. L'eau était gelée. Le tunnel continuait et on s'est enfoncé des heures durant, sans se soucier de rien... et puis on a entendu des voix. Pas des voix articulées, plutôt des bruits gutturaux ; On eut dit des batraciens. Nous avons éteint nos lampes car le bout du tunnel était éclairé. On s'est approché à pas feutrés, lentement, mètre après mètre, puis on a continué en rampant, jusqu'au bord d'un précipice.
Une échelle permettait d'accéder à une grande salle, dix ou quinze mètres en contrebas... on s'est penché un peu plus et c'est là qu'on les a vu : une horde d'hommes répugnants qui festoyaient en je ne sais quel honneur.

On est resté à les observer longtemps, fascinés par ce spectacle surnaturel et odieux. Qui étaient-ils ces êtres répugnants ? Que voulaient-ils ? L'un des gars a tapé sur mon épaule pour que je décroche. Fallait pas rester. On est reparti donc, sans rien dire de tout le chemin, mais au fond de nous on savait qu'on reviendrait plus nombreux... qu'on leur ferait la peau... et dans un accès de lucidité, tandis j'échafaudai un plan pour se débarrasser de ceux qui vivaient sous terre, j'ai compris que nous étions en passe de devenir nous aussi des hommes répugnants.

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