Oeuvre protégée, histoire inventée et mise en scène par Raphaël Damain (Rafadam)
Une histoire d'horreur et de lycanthropie
Un cri
strident s’élève dans la nuit. Léon se réveille en sursaut et
jette un coup d’oeil par sa fenêtre. On voit un sentier éclairé
par la Lune, qui part dans la forêt. Il y a du mouvement dans la
neige. La curiosité prend l’ascendant sur la peur et le pousse
hors de son lit : il sort une lampe torche à la main et pointe le
faisceau lumineux vers le sentier. C’est là qu’il la voit, la
bête, avec ses grands yeux jaunes et ses griffes immenses. Elle le
regarde. Léon manque de tourner de l’oeil.
Réveillés
par le cri, d’autres villageois ouvrent leurs volets. La bête
prend alors un corps entre ses mâchoires et disparait dans la forêt
enneigée.
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Le lendemain, il y a foule au départ du sentier. Des badauds sont attroupés autour d’une grande tâche de sang, bien visible dans la neige. Parmi eux se trouve Léon. Le maire arrive sur place, tente de rassurer avec ses « du calme mes amis, du calme » et ouvre l’enquête. L’inquiétude se lit sur tous les visages. On procède au recensement et on constate que la petite Gertrude manque à l’appel. Léon fait alors le rapprochement avec ce qu’il a vu la veille et raconte tout aux autres. L’inquiétude laisse place à l’effroi.
Le lendemain, il y a foule au départ du sentier. Des badauds sont attroupés autour d’une grande tâche de sang, bien visible dans la neige. Parmi eux se trouve Léon. Le maire arrive sur place, tente de rassurer avec ses « du calme mes amis, du calme » et ouvre l’enquête. L’inquiétude se lit sur tous les visages. On procède au recensement et on constate que la petite Gertrude manque à l’appel. Léon fait alors le rapprochement avec ce qu’il a vu la veille et raconte tout aux autres. L’inquiétude laisse place à l’effroi.
Devant
un tel cas de figure, le maire fait monter la garde aux abords du
sentier et autour du village. Mais on ne voit rien d’anormal. Deux
semaines se passent et l’enquête s’enlise. Aucune trace de la
bête; on ne retrouve pas le corps de la petite Gertrude. On tente
d’oublier, de faire le deuil…
Mais
un soir, tandis que le soleil disparait derrière les hautes
montagnes, Léon revient de balade par le sentier et y croise un
inconnu. Arrivé à son niveau, l’homme ôte son chapeau par
politesse et dévoile deux grands yeux jaunes, identiques à ceux de
la bête aperçue jadis au même endroit. Léon est submergé par le
souvenir effrayant de cette nuit-là… Il décide de suivre
l’individu à bonne distance, dans l’obscurité grandissante.
Après
une heure de marche, l’homme intrigant arrive devant une grotte.
Léon attend, planqué derrière des fourrés. Sa vue s’habitue à
l’obscurité, si bien qu’il peut distinguer des restes d’os,
éparpillés par-ci, par-là. Son effroi et sa curiosité n’en sont
que plus grands.
Minuit
sonne et le ciel se découvre. Léon grelotte, tapi depuis des
heures. Mais sa patience finit par payer car l’homme ressort et
vient se poster sur un rocher bien éclairé par la Lune devenue
jaune. Les yeux écarquillés, Léon assiste à la transformation la
plus surnaturelle de sa vie de Montagnard : d’abord les oreilles
qui s’allongent et se recouvrent de longs poils, puis c’est au
tour de la bouche et du nez, qui forment une gueule pleine de dents
acérées, longues de quinze centimètres au moins; enfin les jambes
et le buste triplent de volume. L’homme devenu monstre s’élance
dans la nuit noire…
Léon
ne se dégonfle pas et arrive à suivre la bête à travers les
sapins, mais celle-ci accélère et il finit par la perdre de vue. Le
loup-garou rôde près du village, en quête d’une proie facile.
Carla
et Maëlle, deux jeunes filles insouciantes, discutent sur le chemin
qui part dans la forêt… Léon arrive sur les lieux et aperçoit de
nouveau la bête, cachée derrière l’un des arbres qui bordent le
sentier, prête à bondir tous crocs dehors.
Mais
alors que Léon s’apprête à avertir les deux ados, le vent tourne
et apporte son odeur aux narines du loup-garou. Ce dernier est coupé
dans son élan. Intrigué, il use de son flair et prend en chasse
Léon, qu’il finit par faire tomber d’un coup de patte. À terre,
impuissant, le vieux Montagnard implore la bête et au cours d’un
bref échange de regards, celle-ci reconnait celui qu’elle a si
aimablement salué quelques heures plus tôt. En désespoir de cause,
Léon se redresse sur son séant et tente d’amadouer le gentilhomme
qui sommeille en la bête…
Mais
cette nuit-là, dans le vent glacial des monts impassibles, tandis
que Carla et Maëlle revenaient tranquillement de leur balade
nocturne, on entendit un cri horrible, celui d’un homme agonisant,
victime du loup-garou des Alpes.
L’histoire
du Loup-garou des Alpes fut transmise de génération en génération,
ce qui a donné un proverbe très populaire dans la région :